Erin Aeran Chung
The Johns Hopkins University, Baltimore, MD, USA
Keywords: Immigration, Incorporation, Diversity, Civil Society, Korea, Japan
DOI: 10.5509/2010834675
Although Korea and Japan have had to confront rapidly declining working-age population projections, both countries kept their borders closed to unskilled workers from the mid-1980s to the early 2000s, and met labour demands through de facto guest worker programs and preferential policies for co-ethnic immigrants. However, by the mid-2000s, government officials could no longer turn a blind eye to the swelling ranks of immigrants within their borders and announced two contrasting proposals for immigrant incorporation: centralized rights-based legislation that targets specific immigrant groups in Korea and decentralized guidelines that prioritize community-based partnerships in Japan. Instead of resulting from deliberate decision making by either state to manage the permanent settlement of immigrants, I argue that these divergent approaches reflect grassroots movements that drew on existing strategies previously applied to incorporate historically marginalized groups in each society prior to the establishment of official incorporation programs. Migrant workers in Korea made significant inroads in gaining rights largely because of the strong tradition of labour and civil society activism in Korea’s democratization movement. In Japan, grassroots movements led by generations of zainichi Koreans from the 1960s set the foundation for decentralized, community-based strategies for incorporating new immigrants from the late 1980s. Comparing two seemingly similar countries in East Asia, this article identifies patterns of interaction between new immigration and existing practices that have shaped relationships between dominant and minority communities and between state and non-state actors.
勞工還是居民?韓國與日本移民融合的迥異模式
儘管韓國和日本不得不面對即將到來的勞動人口的急劇下降,但從1980年代中期到2000年代初期兩國仍然對非技術工人關閉國門,而僅依靠事實客居勞工項目和對同族移民的優惠政策來滿足其對勞動力的需求。然而到了2000年代中期,兩國政府再也不能忽視境內日益膨脹的移民人口而公佈了兩個截然不同的移民融合提案:在韓國是集中化的以權利為本的針對特定移民群體的法案,而在日本則是去中心化的以社區夥伴為主導的指導方針。由於兩國都未採用通過政府決策來管理移民永久居留問題的辦法,我認為這兩個看似迥異的方式卻反映了兩國的一種草根趨向,即汲取建立於正式融合項目出臺之前現行的對歷史上被邊緣化群體的融合策略。在韓國,由於韓國民主運動中強大的勞工和公民社會行動主義傳統,移民工在爭取合法權利方面取得了顯著的進展。而在日本,從1960年代起數代在日韓裔的草根運動則為1980年代後期的去中心化和社區為本的融合新移民策略建立了基礎。通過比較東亞兩個相仿的國家,本文找出了影響到主宰社區和少數人社區以及政府與非政府行為者之間關係的新移民與現行實踐間的互動模式。
Travailleurs ou Résidents? Deux modes divergeants sur l’intégration d’immigrants en Corée et au Japon
Bien que la Corée et le Japon se trouvèrent rapidement confrontés aux projections d’une main-d’oeuvre en déclin, les deux pays gardèrent leurs frontières fermées à partir des années 1980 jusqu’au début des années 2000, et firent ainsi face aux demandes de travail en établissant de facto des programmes pour les travailleurs migrants et par des politiques donnant priorité aux travailleurs migrants d’une même ethnie. Cependant, au milieu des années 2000, les dirigeants au pouvoir ne pouvaient ignorer plus longtemps le nombre grandissant de migrants à l’intérieur de leurs frontières, et dévoilèrent deux propositions bien différentes quant à leur l’intégration: d’une part, une législation centralisée en Corée, fondée sur les droits ciblant des groupes spécifiques d’immigrants, et d’autre part, au Japon, par des directives décentralisées donnant priorité à des partenariats issus de la communauté. Je soutiens dans cet article qu’au lieu de résulter à une prise de décision délibérée par les deux états à gérer les implantations permamentes de migrants, ces approches divergentes reflètent les mouvements populaires qui s’inspirent de stratégies déjà bien ancrées et utilisées dans le passé, pour incorporer les groupes historiquement marginalisés dans chaque société, avant l’instauration de programmes officiels d’intégration. En Corée, les travailleurs migrants firent des avancées marquantes en obtenant des droits, en grande partie dû à la solide tradition du travail et à l’activisme de la société civile présente dans le mouvement de démocratisation coréen. Par contraste, les mouvements populaires au Japon menés par des générations de zainichi coréens depuis les années soixante établirent à partir des années quatre-vints le fondement de stratégies communautaires décentralisées pour intégrer les nouveaux travailleurs migrants. En comparant deux pays d’Asie de l’Est en apparence similaires, cet article identifie des modes d’intéraction entre la nouvelle immigration et des pratiques bien-établies qui ont modelé les relations entre les communautés dominantes et les minoritaires, ainsi qu’entre les états et les acteurs civils.